D'autres monuments de la psychologie sociale

La théorie de la dissonance
Une des plus importantes et fructueuses théories de psychologie sociale, que l’on doit à Léon Festinger, psychologue social américain de l’université de Stanford (1919/1989).  Que révèle t-elle ?
Lorsqu’ une personne agit en désaccord avec ses croyances, ses convictions, celle-ci éprouve une tension inconfortable nommée « dissonance », qu’elle tendra à réduire, par exemple par une modification de ses croyances dans le sens de son acte.
Kiesler et R-V Joule ajoutent une condition pour qu’il y ait ce mécanisme de réduction de tension: l’acte opposé aux convictions doit avoir les caractéristiques d’un engagement, c’est à dire se réaliser dans un contexte de liberté, ou d’irréversibilité avec conséquences, ou publiquement.
Cette théorie vient discréditer l’idée que l’homme agit selon ses convictions. En effet l’homme, justifierait après coup son comportement en ajustant ses convictions.

Exemple d'une application en communication
Un message visant à modifier le comportement d'un grand nombre de personnes ne peut être accepté que lorsque toute dissonance cognitive a disparu. Prenons l'exemple d'une campagne de sécurité routière avec comme message:
"l'alcool au volant est un danger mortel". 
Les personnes "addict" à l'alcool et qui n'ont pas manifesté le désir de soins seront en dissonance cognitive. Pour réduire cette dissonance, elles peuvent soit éviter le message, soit l'interpréter pour diminuer sa portée jusqu'à remettre en cause sa crédibilité.

Pour faire accepter le message, la solution peut être de crédibiliser le message en s'appuyant sur des personnes de confiance (médecins, experts…), ou sur des faits avérés.


Les représentations sociales : un « monument »
Cet ensemble de théories s’attaque à un pan gigantesque de notre façon de penser, d’appréhender les faits, les évènements du monde. Le chercheur, chef de file de ce courant d’études est Serge Moscovici. Il a mis en évidence avec d’autres chercheurs, Abric, Flament, Jodelet…l’organisation de cette pensée sociale, son rôle et sa relation de cause à effet avec les comportements.

Denise Jodelet donne une définition des représentions sociales.
JODELET (D.). 1984. Représentations sociales : phénomènes, concepts et théorie. In : MOSCOVICI.(S) ; Psychologie sociale. Paris, PUF, p. 357-378.

Extrait:
« Le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun.... Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientées vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l'environnement social, matériel et idéal…

À consulter également pour comprendre comment s’organisent les RS:
Lien vers la page du site psychoweb qui décrit très bien de manière synthétique les travaux de Jean-Claude Abric, université de Provence, sur l’étude du noyau central d’une représentation sociale.

http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-sociale/167-abric-1984-1989-noyau-central-d-une-representation-so.html


À noter que théorie de l'engagement et théorie de la représentation sociale ont une vision différente du changement, selon la première, les convictions, croyances sont élaborer à partir du comportement (notamment pour le justifier), donc le changement doit s'opérer par le comportement. Pour la seconde théorie, les Représentations Sociales sous-tendent ou vont déterminer les comportements, donc pour changer un comportement, il faut atteindre le système de croyances, de conviction des sujets, par de nouvelles informations.(voir théorie du noyau central)

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